Antidotes

Au début, c’était compliqué ! La chimie ce n’était pas trop notre truc, alors … créer des Antidotes ? Des flacons de toutes tailles, des solutions de toutes les couleurs, des mélanges un peu hasardeux et puis un jour……Plaf ! Une goute de celle-ci, une de celle-là, un peu de la bleue, et puis de la blanche et tout ça dans un flacon pris au hasard sur une étagère. Notre Antidote était né, mais on ne s’attendait pas à ce qu’il ait des tentacules ! C’était un détail puisque l’alchimie avait fonctionné. Malheureusement, d’autres expériences c’étaient déroulées beaucoup moins bien, mais ça, c’est une autre histoire.


On avait laissé de nombreux échecs à l’abandon dans un coin de notre bureau, sans imaginer qu’un jour, nous verrions revenir l’un d’entre eux. L’emplacement subaquatique de notre labo semblait avoir un impact sur les résultats de nos expériences. Un de nos flacons que nous considérions comme du poison, avait aujourd’hui des allures de méduse. On avait appris à connaitre notre antidote mais cette nouvelle arrivée semblait moins disposée à se laisser approcher. Nous pensions qu’avec le temps, elle s’habituerait et deviendrait plus docile. C’était une erreur…


Il se passa très peu de temps avant que l’on vît apparaitre un troisième flacon. Nous n’avions aucun souvenir d’avoir utilisé un récipient si peu flatteur pour nos expériences et pourtant, un semi-crabe parcourait le labo aux côtés de celle que l’on avait décidé de surnommer Jelly. Ces deux là semblaient s’entendre et devinrent inséparables. Ils n’en demeuraient pourtant pas plus dociles. Il émanait de ce nouveau « couple » un sentiment de malaise. Ce que l’on prenait au départ pour de l’amitié s’apparentait plus à de la collaboration. On comprit plus tard que notre sentiment était fondé, il s’agissait bien de … complicité !!!


Cependant, les surprises ne s’arrêtèrent pas là. Un nouveau pensionnaire fit son apparition et, heureusement pour nous, celui-ci semblait bien moins inquiétant que les précédents. Bizarrement, il n’y avait rien en lui qui le rattachait à l’univers marin. Des ailes, des pattes, et une tête … d’ampoule ! Une sorte de croisement entre un moustique et une luciole. Son intégration au sein du laboratoire fut rapide et bénéfique. A son contact, les idées fusaient comme des éclairs et nous cherchions parfois après lui lorsque nous étions en manque d’inspiration. Seuls les deux “sournois” ne semblaient pas l’apprécier, mais de toute façon, ils n’appréciaient personne même pas nous ! Et puis un jour, sans savoir pourquoi, il disparût !